HISSENE HABRE : DU PALAIS PRÉSIDENTIEL TCHADIEN AU PALAIS DE JUSTICE DE DAKAR

Le procès tant attendu de l’ancien président tchadien s’est ouvert aujourd’hui à Dakar avant d’être suspendu pour reprendre ce mardi à 09h. De gré ou de force, Habré sera présent devant les juges pour ce procès parti pour durer plus de cent jours. Du palais présidentiel au palais de justice, l’homme d’Etat Tchadien a goûté aux deux vies. QUi est Hissène Habré?
Hissène Habré est né le 13 août 1942 à Faya-Largeau au Tchad. Il appartient à l’ethnie Gorane ou Toubou et du clan Anakaza.
Le jeune Hissène grandit dans le désert du Djourab, au milieu de bergers nomades. Intelligent, il étudie, aidé par ses instituteurs et devient sous-préfet. Il part étudier en France à Paris en 1963, à l’Institut des hautes études d’Outre-mer6, il s’attelle ensuite à des études de droit, fréquente l’Institut d’études politiques et fait son éducation politique en lisant Frantz Fanon, Che Guevara, Raymond Aron[réf. nécessaire]7.
Au Front de libération nationale du Tchad
Après la fin de ses longues études en 1972, il repart au Tchad et rejoint le Frolinat, puis fonde les Forces armées nationales du Tchad (FANT), aujourd’hui disparues sous ce nom.
Il est l’un des responsables de la détention de plusieurs ressortissants européens, dont l’ethnologue Françoise Claustre entre 1974 et 1977, et de l’exécution de l’émissaire envoyé par le gouvernement français pour négocier leur libération, le commandant Galopin.
Premier ministre
Il est nommé au poste de Premier ministre le 29 août 1978 par le président de la République, le général Félix Malloum. Son mandat prend fin avec la guerre qu’il a lui-même déclenchée le 12 février 1979.
Hissène Habré est le fondateur du CCFAN (Conseil de commandement des forces armées du Nord), lequel est devenu FAN (Forces armées du Nord).
Hissène Habré, chef des Forces armées du Nord (FAN) renverse Goukouni Oueddei le 7 juin 1982 pour occuper le poste de président de la République. Le poste de Premier ministre est supprimé le 19 juin et plusieurs opposants politiques sont exécutés. Habré transforme les FAN en armée régulière (FANT), puis crée une police politique, la Direction de la documentation et de la sécurité (DDS ), responsable de milliers d’enlèvements et d’assassinats politiques.
Le Gouvernement d’Union nationale de transition (GUNT), animé par Goukouni Oueddei, chassé du pouvoir par les forces d’Hissène Habré, se retire dans le nord du Tchad. Il est aidé par la Libye qui annexe depuis 1973 la bande d’Aozou. La guerre s’aggrave en 1983 et les forces libyennes occupent le nord du Tchad jusqu’à la contre-offensive des forces d’Habré qui aboutit en mars 1987 à la reconquête du Nord avec le soutien de l’armée française (Opération Épervier). Durant le conflit, les États-Unis auraient utilisé une base clandestine au Tchad pour entraîner des soldats libyens capturés et les organiser en force anti-Kadhafi. Ils auraient également fourni un support militaire et organisationnel à la DDS.
L’aide de la France et des États-Unis a été décisive. L’occupation libyenne a pris fin en mars 1987. Un cessez-le-feu a été signé en septembre 1987, consacrant la victoire d’Habré. Les relations diplomatiques ont été rétablies en octobre 1988.
Le général Idriss Déby le renverse le 1er décembre 1990 et Habré trouve refuge au Sénégal8.
Problèmes judiciaires
Hissène Habré est soupçonné d’être responsable de la mort de presque 40 000 personnes.
En novembre 1990, à la veille du renversement du régime, 300 détenus politiques ont été exécutés sommairement.
En janvier 1992, après le renversement du régime Habré, plusieurs fosses communes ont été découvertes à 25 km de la capitale. Certaines fosses contenaient jusqu’à 150 squelettes des détenus exécutés par la tristement célèbre police politique (DDS). Le rapport de la commission d’enquête comptabilise quelque 80 000 orphelins produit par la terreur du régime Habré.
Des poursuites contre lui sont engagées en Belgique en application de la loi de compétence universelle qui, bien qu’abrogée en 2003, s’applique dans ce cas précis (certains plaignants ayant acquis la nationalité belge). Un mandat d’arrêt international, assorti d’une demande d’arrestation immédiate, est délivré par la justice belge le 19 septembre 2005 et transmis aux autorités sénégalaises. Après son arrestation le 15 novembre et une garde à vue de quelques jours, Hissène Habré est relâché, la justice sénégalaise s’étant finalement déclarée incompétente et l’affaire portée au niveau de l’Union africaine.
En juillet 2006, le Sénégal est mandaté par l’Union africaine pour juger Hissène Habré pour crimes contre l’humanité, crimes de guerre et actes de torture. Le Sénégal a alors engagé une série de réformes législatives et adopté un amendement constitutionnel afin de juger l’ancien dictateur tchadien. Les autorités sénégalaises ont cependant suspendu leur action judiciaire à la prise en charge, par la communauté internationale en général et à l’UA en particulier, de la totalité des fonds nécessaires pour le procès, estimée à 27,4 millions d’euros9.
Le 15 août 2008, il est condamné à mort par contumace pour crimes contre l’humanité par un tribunal de Ndjamena.
Le 3 décembre 2012, Reed Brody annonce l’imminence de son procès10.
Le 30 juin 2013, il est placé en garde à vue dans le cadre d’une enquête ouverte par un tribunal spécial devant le juger11,12.

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